Transcrire la Nouvelle-France : une infrastructure numérique de gestion, de partage et d’analyse documentaire
Transcrire la Nouvelle-France (TNF) est une infrastructure numérique qui rassemblera l’ensemble des données produites par la recherche sur la Nouvelle-France, les pérennisera et les rendra accessibles à tous. Né des enjeux que soulève la révolution numérique dans les domaines des sciences humaines et sociales, l’infrastructure projetée répond directement aux nouvelles exigences (les principes FAIR : facilement trouvable, accessibles, interopérables et réutilisables) établies par la Politique des trois organismes sur la gestion des données de recherche.
Dans l’état actuel des choses, les chercheurs qui travaillent sur le patrimoine documentaire sont invités à verser leurs données numériques de recherche dans des dépôts fiables tels que Dataverse de l’Alliance numérique du Canada, ou encore sur les plateformes web des institutions d’archives. Or, ce type de dépôts n’autorise que l’entreposage de données « archivées » et non leur gestion continue : elles ne permettent pas d’intervenir en simultané sur ces données – pourtant sujettes au processus d’incrémentation inhérent à la recherche scientifique – afin que les chercheurs puissent les enrichir et les analyser.
Pour pallier ces écueils, la plateforme TNF mettra en œuvre un système de partage et de gestion des données de recherche documentaire qui servira la recherche sur la Nouvelle-France, les centres d’archives, le grand public et, éventuellement, la recherche historique en général. S’appuyant sur des outils numériques à la fine pointe de la technologie, l’infrastructure TNF répondra plus précisément aux trois objectifs suivants :
1. Permettre à tous les chercheurs d’entreposer et de partager en libre accès les données issues de leurs recherches sur la Nouvelle-France : images, transcriptions et métadonnées, afin d’éviter de refaire du travail de recherche et de codage des données déjà réalisé. Un tel partage accélèrera grandement le travail de recherche et rentabilisera les fonds publics qui y sont investis, tout en garantissant l’interopérabilité des données grâce à un encodage homogène. Aussi, plutôt que d’être simplement « archivées », les données de recherche demeureront « vivantes », pouvant être corrigées au fil du temps ou enrichies de nouvelles informations au gré des découvertes réalisées. En ce sens, le projet établira un modèle fiable et efficace de gestion des données de recherche adapté aux sciences humaines et, plus spécifiquement, aux humanités numériques, modèle qui servira à l’ensemble de la communauté scientifique.
2. Offrir aux centres d’archives et aux musées un portail numérique centralisé qui facilitera la mise en valeur de leurs collections en associant directement les données produites par les chercheurs avec leurs catalogues d’inventaires et des bases de données d’autorité. Ce guichet unique aidera à faire le pont entre les différentes clientèles de ces institutions (les universitaires et le grand public), à intégrer le principe des données liées (linked open data) dans les outils de gestion documentaire et à enrichir les registres d’autorité.
3. Faciliter l’intégration d’outils technologiques permettant d’analyser de façon simultanée les données centralisées. Le développement d’un dépôt numérique unique et centralisé, hébergeant des données interopérables, permettra d’adapter à l’analyse de la documentation manuscrite des outils d’intelligence artificielle qui, actuellement, ne peuvent traiter que des documents nativement numériques ou des imprimés récents transcrits grâce à l’océrisation.
La plateforme Transcrire la Nouvelle France est actuellement en développement. Les travaux de programmation sont effectués par La Plateforme et humanités numériques (phun) de l’Université de Sherbrooke. Nous envisageons la mise en ligne à l’automne 2025.
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